Benoît Hamon : "Rater le 5 mai, ce sera la fin de la mobilisation."
On l’a aperçu la semaine dernière aux côtés de Pierre Laurent, Olivier Besancenot, Eric Coquerel et François Ruffin pour une photo - très virile - de la gauche unie derrière les cheminots. Jusqu’où l’unité politique peut-elle aller ? En plein conflit social à la SNCF, le fondateur de Génération.S, Benoît Hamon est l’invité de La Midinale.
Sur l’évacuation de Notre-Dame-des-Landes
« Je ne comprends pas bien pourquoi on n’arrive pas à trouver une solution par le dialogue. »
« J’ai l’impression que c’est ‘Gérard Collomb la revanche’. »
« Je ne vois pas bien le bénéfice qu’il y a aujourd’hui à choisir la répression. »
Sur le Parti socialiste
« Une partie du PS a du mal à s’opposer à Emmanuel Macron parce qu’ils pensent qu’ils auraient fait la même chose. »
« Sans base sociale, il n’y a pas de base électorale. »
« Le congrès du PS est passé à côté de son examen de conscience. »
« J’ai fait le choix de sortir de la famille social-démocrate qui m’apparaît aujourd’hui qu’elle est en fin de cycle parce qu’elle n’arrive plus à honorer ni sa promesse démocratique ni sa promesse sociale. »
Sur la « Fête à Macron » le 5 mai prochain
« On y sera. »
« Il faut que l’on se débrouille pour qu’elle réussisse. »
« La dernière grande date organisée par le mouvement social lui-même, c’était la loi Falloux. »
« Il faudra éviter tout mot d’ordre politique qui domine un mot d’ordre syndical. »
« Rater le 5 mai, ce sera accélérer la fin de la mobilisation sociale. »
Sur la grève en cours à la SNCF
« Il se joue l’égalité des Français devant le service public. »
« Le gouvernement va fermer des gares et des trains là où il n’y avait déjà plus d’emplois et plus d’activité économique. »
« Le gouvernement explique qu’on fermera les gares demain à cause du statut des cheminots qui coûterait trop cher et c’est, sur le plan de la méthode, parfaitement scandaleux. »
« J’espère que cette mobilisation durera pour que le gouvernement recule. »
« Ce qui se passe à la SNCF nous concerne tous dans l’accès au service public. »
« On doit avoir aujourd’hui une vraie politique d’aménagement du territoire. »
« Elisabeth Borne doit parier sur le rail et investir dans le rail. »
Sur la gauche
« En Espagne et au Portugal, un candidat soutenu par la France insoumise, Europe-Ecologie-Les Verts, Génération.s et le Parti communiste fait 32%, plus 17 points par rapport aux dernières législatives. Donc ca montre que l’unité, ca marche. »
« C’est important que l’on retrouve la gauche là où les gens réclament le service public. »
Sur le rapport à la France insoumise
« Partir sous les mêmes bannières quand on a des désaccords stratégiques lourds, c’est assez compliqué. »
« Avec la France insoumise, il y a le même point de départ, on est d’accord pour dire que l’Europe ne marche pas, qu’il faut changer les traités. Mais moi je pense que la temporalité de changement des traités, elle suppose de dire entre le moment où l’on change les traités et maintenant, ce que l’on fera. »
« Tout miser sur le changement des traités, c’est s’ouvrir à l’hypothèse que, parce qu’on ne change rien dans les traités, on sorte de l’Europe. »
« Si on laisse tous les sectaires parler, on continuera à avoir des prises de becs ridicules notamment sur les réseaux sociaux. »
« Si l’objectif, c’est toujours d’avoir une Europe mais une Europe synonyme de progrès, il n’y a pas de difficultés. Si, par contre, à gauche, il y avait la volonté de renoncer parce qu’elle est libérale – et de renoncer donc au projet européen, de dire ‘on n’en veut plus, c’est à l’intérieur de la nation que l’on reconstruit une perspective progressiste, en clair que la nation redeviendrait révolutionnaire, ce qu’elle a été –, là on va avoir plus qu’un désaccord stratégique. »
Sur le rapport avec EELV
« Chez les Verts européens, il y en a qui gouvernent avec la droite et d’autres qui sont plutôt favorables à la gauche. »
« Mon objectif, c’est que nous soyons dans le même groupe. Si nous pouvions faire liste commune, ce serait formidable. »
Sur Anne Hidalgo
« La République En Marche veut la peau d’Anne Hidalgo. »
« Le président de la République aura une stratégie aux élections municipales qui consistera à s’opposer radicalement à certains sortants socialistes et à en choisir d’autres ailleurs. »
« Il y a un projet de gauche à construire à Paris dans le sillage de choix politiques qui ont été faits durant ce mandat et le précédent, notamment sur les questions écologique et sociale. »
« Je n’imagine pas Anne Hidalgo candidate En Marche ; je ne crois pas que ça corresponde ni à sa vision de Paris, ni à son tempérament. »
Sur le projet de loi Asile et immigration
« Ce projet de loi, je le qualifie en trois syllabes : la-men-table. »
« On accepte d’avoir les lois les plus répressives à l’égard des étrangers depuis 1945. »
« Le Ministère de l’Intérieur couvre des fonctionnaires qui n’appliquent pas la loi. »
« On sait parfaitement aujourd’hui qu’un certain nombre de fonctionnaires ou d’agents qui ont des délégations de service public, détournent des demandeurs d’asile des procédures qui leur permettraient de jouir de leurs droits. »
« Notre futur sera tragique si nous n’avons pas une politique de l’accueil. »
« Il y a une sorte de ciment social qui s’est construit en France et de ciment politique entre une partie de la gauche et toute la droite sur le refus des étrangers. »
« Tout miser sur le changement des traités, c’est s’ouvrir à l’hypothèse que, parce qu’on ne change rien dans les traités, on sorte de l’Europe. »
Et donc si l’on ne change rien aux traités on ne change rien à l’UE et ......on continue de plus belle ? Cette analyse et la conclusion qu’elle engendre est assez sidérante. C’est un festival d’europhilie béate en ce moment sur Regards.fr.
Ne pas vouloir prendre en compte dans l’analyse concrète que l’UE est l’instrument de dominations des multinationales c’est simplement accepter le statu quo. B.Hamon a beau nous dire qu’il est sorti de la social démocratie, on peine à apercevoir la lueur de la sortie du tunnel.
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