Accueil | Entretien par Pierre Jacquemain | 14 décembre 2018

Colombe Brossel : « Aucune politique de sécurité n’a jamais répondu à une crise sociale et politique »

A la veille d’une nouvelle mobilisation des gilets jaunes à Paris, comment se prépare la Ville de Paris et quel regard sur cette mobilisation aux contours inédits ? Colombe Brossel, adjointe d’Anne Hidalgo chargée de la sécurité, la prévention, la politique de la ville et l’intégration, était l’invitée de #LaMidinale.

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VERBATIM

 

 Sur les forces de l’ordre 
« C’est bien que quand des moments comme ceux que l’on vient de traverser [attentat de Strasbourg], il puisse y avoir des expressions publiques de reconnaissance, parce que c’est bien la reconnaissance des habitants vis-à-vis des forces de l’ordre dont il est question. »
« Il est fondamental de travailler sur les relations entre la police et la population. »

 Sur les méthodes d’interventions des forces de l’ordre 
« Je n’aurais pas l’outrecuidance d’avoir un avis sur les techniques de maintien de l’ordre, ça n’est pas mon métier ni mes compétence. »
« Le maintien de l’ordre, ça n’est pas que des techniques et des dispositifs, c’est aussi un sujet démocratique. »
« Le maintien de l’ordre ne peut pas se penser en dehors d’un contexte et ce contexte c’est aussi l’image. L’image de qui s’est passé à Mantes-la-Jolie, restera. »

 Sur les gilets jaunes à Paris 
« On ne demande pas l’interdiction de manifester, c’est un droit Constitutionnel. »
« Aucune politique de sécurité, aucun dispositif de maintien de l’ordre, n’a jamais répondu à une crise qui par nature est sociale et politique. »
« La réponse du président de la République n’est pas à la hauteur de qui est attendu par les Français. »

 Sur la défiance des politiques 
« La question du dialogue avec les citoyens est absolument fondamentale. »
« Nier la légitimité des corps intermédiaires est destructeur en terme de démocratie. »
« Le gouvernement a manifestement été surpris par cet révolte des gilets jaunes (…). Les services de renseignement ont eu du mal à faire remonter des informations sur qui étaient ces manifestants. Mais il y a des gens qui les connaissent : les élus locaux. Ils les voient tous les jours. »
« Le fait que depuis 18 mois ait été porté un discours traduit en acte qui fait qu’il n’y a plus de corps intermédiaires qui permettent justement d’accompagner des revendications, c’est un problème pour la démocratie. »

 Sur les quartiers populaires 
« Les quartiers populaires sont dans le coeur de propriété de notre engagement municipal. »
« Il y a un an, avec des élus de tous les bords politiques, on avait travaillé à une plateforme de revendications - qui s’est traduit dans l’appel de Grigny - et ces revendications sont, sommes toutes, les mêmes qui sont portées aujourd’hui par les gilets jaunes. »
« Les revendications des habitants des quartiers populaires, elles étaient déjà là il y a un an, elles sont les mêmes que celles qui sont portées par les gilets jaunes, il y a urgence à répondre aux questions du pouvoir d’achat, du pouvoir de vivre, urgence à accompagner ceux qui sur le terrain, connaissent, accompagnent, protègent les habitants les plus fragiles, et maintenant il va falloir y aller. »

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