Accueil | Entretien par Pablo Pillaud-Vivien, Pierre Jacquemain | 26 novembre 2021

David Assouline : « L’ensemble des propriétaires des médias doivent s’expliquer »

Alors que la presse et les médias font l’objet d’un appétit de plus en plus démesuré de la part de nombreux milliardaires – souvent à des fins politiques –, le Sénat lance une commission d’enquête parlementaire sur la concentration des médias. David Assouline, sénateur socialiste et rapporteur de la commission, est l’invité de #LaMidinale.

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UNE MIDINALE À VOIR...

 

ET À LIRE...

 Sur la commission d’enquête parlementaire  
« C’est un combat que je mène depuis longtemps. »
« La concentration des médias est un processus continue depuis une vingtaine d’années et qui s’est accéléré ces dix dernières années. »
« Il y a sur la TNT qui était voulue comme une offre pluraliste et accessible à tous une concentration encore plus accrue. »
« On peut considérer que 70% du marché publicitaire sera concentré dans les mêmes mains. »
« Je veux qu’on éclaire l’opinion publique et les citoyens de l’enjeu de la concentration des médias. »
« On atteint un moment un peu crucial parce qu’on voit de façon plus palpable que l’équilibre peut être complètement modifié. »
« La quantité peut parfois être signe de qualité et là on a le sentiment qu’on peut basculer dans tout autre chose - notamment quand il y a un projet médiatique qui n’est plus républicain. Et là, la question se pose à toute la société. »
« On doit revoir notre arsenal législatif et l’environnement informationnel. »
« Il n’est jamais trop tard pour ouvrir le débat et faire des propositions. »

 Sur le rôle du CSA/ARCOM 
« Le CSA donne des amendes de plus en plus lourdes qui peuvent faire réfléchir. »
« On va auditionner le CSA - l’ARCOM - mais il ne s’agit pour nous, politiques, de se défausser sur cette autorité. »
« On ne peut pas dire que les prérogatives qui ont été données à l’ARCOM lui donnent complètement les moyens de réagir à des tendances actuelles qui n’avaient peut-être pas été envisagées. Ça ne doit pas dispenser le législateur de réfléchir et de réagir. »
« L’une de nos premières auditions sera sans doute le président de l’ARCOM. »

 Sur les convocations/auditions de la commission 
« On va auditionner tout le monde. »
« Toutes les personnes sollicitées sont tenues à venir témoigner et à répondre à l’audition. »
« L’ensemble de ceux qui possèdent la presse - et pas seulement ceux qui la dirigent - vont être auditionnés et c’est prévu dans le plan de travail. Il n’y a aucune raison que l’un ou l’autre puisse se défiler d’une telle audition. »
« Il y a une concentration dans la presse écrite de plus en plus grande - à l’instar du paysage de la presse quotidienne régionale. Il y a six banques ou assurances qui sont à leur tête. »

 Sur les objectifs de la commission d’enquête  
« Chacun jouera son rôle. »
« Je veux rentrer des cette commission d’enquête en pensant que bien entendu il y a différentes opinions politiques mais que sur cette question - celle de la diversité de l’offre, du pluralisme et de l’indépendance des médias - nous saurons agir ensemble. »
« Quand on a, en face de nous, des Amazon ou des Netflix, il nous faut assumer une pluralité de l’offre. C’est un leurre de crise qu’on résistera à Amazon ou Netflix parce qu’on aura fusionné deux grands groupes en France. Ça restera un nain. »

 Sur l’audiovisuel public  
« Il y a une nécessité d’affirmer un service public beaucoup plus fort et beaucoup plus puissant. C’est ce que je demande chaque année dans les débats sur le projet de loi de finance de l’audiovisuel. »
« Il faut faire progresser la redevance à l’audiovisuel public. »
« On croit souvent que les budgets de l’audiovisuel public seraient parmi les plus élevés d’Europe alors qu’on est plutôt en bas, loin derrière l’Allemagne ou la Grande-Bretagne. »
« Je me bats pour que le canal de France Info soit ramené dans un paquet des chaînes d’infos. Il n’est pas normal que la chaîne d’information publique soit reléguée à la toute fin. Je pense qu’on peut y arriver. »

 Sur le financement de la presse  
« Il faut un débat global sur les aides à la presse. »
« Il faut reconsidérer les critères des aides à la presse. »
« Le paysage audiovisuel et de la presse a été complètement bouleversé sans que jamais il n’y ait eu de débat public. »
« La TNT a fait l’objet d’un débat. »
« L’ensemble des propriétaires des médias doivent s’expliquer. »

 Sur la gauche dans les médias 
« Je pense qu’il y a une question d’offre. Dans les thèmes choisis dans les médias, la gauche est, de fait, écartée. On choisit des thèmes qui font le buzz pour faire de l’audimat de façon facile. En parlant principalement de sécurité ou d’immigration on sait très bien vers quoi on va tendre contrairement aux sujets qui touchent au social par exemple. »

 Sur la candidature d’Anne Hidalgo 
« On va voir comment les choses se développent : il n’y a rien d’arithmétique dans la politique. Il n’y a que des dynamiques. »
« La candidature d’Anne Hidalgo répond à la diversité de ce qu’est la gauche aujourd’hui. »
« Il n’y aura pas de projet sans qu’il y ait le social au cœur. L’urgence climatique et l’écologie au cœur. »
« Anne Hidalgo a accumulé une expérience à la tête d’une très grande collectivité territoriale et une notoriété internationale. »
« Je suis sensible - même si ça n’est pas l’argument - à ce qu’une femme puisse être présidente de la République. »
« Mélenchon passe plus de temps à nous attaquer [les socialistes] qu’à attaquer la droite. »
« Au-delà des personnalités, il y a un peuple de gauche. Beaucoup de ce peuple de gauche sont avec Jean-Luc Mélenchon et c’est eux aujourd’hui qu’il faut rassembler. »

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