Accueil | Entretien par Pierre Jacquemain | 18 septembre 2020

Éric Beynel (Solidaires) : « Les premiers des corvées sont redevenus invisibles »

Ce jeudi 18 septembre s’ouvre une nouvelle journée de mobilisations partout en France dans les secteurs des transports, de la santé, de l’éducation. Eric Beynel, porte-parole de l’Union syndicale Solidaires, est l’invité de #LaMidinale.

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UNE MIDINALE À VOIR...

 

ET À LIRE...

Sur la fermeture de Bridgestone
« Le gouvernement et Xavier Bertrand sont responsables pour partie de la situation dans laquelle l’industrie se trouve. »
« On parle depuis hier de Bridgestone et nos camarades de sud Chimie qui sont bien implantés de cette entreprise ont pris un réel coup de massue sur la tête. »
« Bridgestone est une entreprise parmi d’autres parce qu’on sait que beaucoup d’autres entreprises sont en train de fermer dans le pays de manière directe ou indirecte. »
« Tout le secteur industriel est impacté par la crise. Le problème, c’est que rien n’a été mis en place, rien n’a été anticipé avant la catastrophe. »
« Les salariés de ces entreprises savaient qu’il fallait réfléchir, aller en avant et se projeter. Mais on préfère donner des cadeaux aux entreprises plutôt que d’écouter les salariés. »

Sur ce que peut l’Etat
« L’Etat peut sans doute beaucoup de choses mais le mouvement social peut aussi des choses. On a trop laissé les choses aux mains des politiques. C’est au mouvement syndical et social de prendre la main. On a des propositions. »
« On sait que sur le pneumatique, il y a des évolutions. On sait qu’il y une course à la concurrence avec d’autres pays. Il y a d’autres pistes que celle du patron de Bridgestone qui cherche juste à maximiser ses profits comme d’habitude. »
« Je ne sais pas si les salariés pourront reprendre l’entreprise et si ça peut être tenté. Ça a déjà été fait par le passé avec d’autres entreprises. »
« On est à l’initiative d’une coopérative de fabrication de masque en Bretagne. Une usine de masques avait été fermée pour des raisons de profitabilité et nous on relance un projet en installant cette coopérative. On lance une souscription. On va donc créer des masques et produire des masques dont a un cruellement besoin. »

Sur la journée de mobilisation
« Il y a beaucoup de lots d’ordre parce qu’il y a beaucoup de choses qui ne vont pas à commencer par le Ségur de la santé. »
« On ne peut pas avoir prétendu que les salariés de la santé devaient être mieux traités et de se contenter du Ségur. On est loin du compte en termes d’emplois, de conditions de travail, de salaires, de perspectives d’évolution du système hospitalier. »
« Il ne s’est rien passé sur la fiche de paie des premiers de corvées. Il n’y a eu aucun changement sur leur fiche de paie. Ils sont redevenus invisibles. »
« Le plan de relance n’est pas à la hauteur. »
« On ne peut pas rester dans le flou sur la réforme des retraites. On veut un message clair : retrait complet de ce système de retraite à points. »

Sur le chômage partiel et les licenciements

« Il faut interdire les licenciements. »
« Il y a encore d’énormes profits qui sont faits. »
« On a un système absurde qui renforce les inégalités. »
« Il faut partager le temps de travail et ça passe par une réduction du temps de travail. »
« Pour que les TPE/PME puisse travailler, ils faut que les gens aient les moyens de venir dans ces entreprises. Ça passe par une augmentation des salaires. »

Sur la division du front syndical
« Nous ne sommes pas unis sur cette journée mais nous ne sommes pas divisés. Nous continuons de travailler avec FO et la CFE-CGC. Mais on ne travaille pas qu’avec les syndicats, on continue de travailler avec le tissu associatif - pour le logement ou le climat par exemple. Il y a des fronts qui se construisent. »
« Il y a besoin aujourd’hui de construire un front uni et de porter des revendications qui soient à la hauteur de la situation. »
« Les sans papiers doivent être régularisés et beaucoup d’entre eux ont fait partie des invisibles pendant le confinement. »

Sur le dépassement des organisations et la construction de l’alternative
« Il faut faire force commune. »
« Solidaires a un peu plus de vingt ans aujourd’hui. Dans nos statuts nous avons mis que notre organisation n’était pas une fin en soi. C’est pas notre organisation l’essentiel. L’essentiel c’est ce que nous portons. »
« Dans cette crise sociale, écologique, économique, il faut apporter des solutions avec d’autres - y compris parfois avec des partis politiques quand c’est nécessaire. »
« Il faut construire un monde plus juste en matière de répartition des richesses et d’envolée des inégalités. »
« On a une urgence et face à elle, on n’aura jamais trop d’unité. »
« On compte sur la mobilisation sociale. Sans rapport de force, on n’aboutira à rien. »

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