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VERBATIM
Sur la question migratoire et la Grèce
« La situation est catastrophique, elle ressemble à un drame humanitaire. »
« Sur Lesbos, le camp est prévu pour 3.000 personnes : il y en a en fait 15.000. »
« Les migrants ont compris qu’ils étaient bloqués sur l’île : à la crise humanitaire s’ajoute un désespoir profond. Le cocktail est explosif. »
« Les 3,5 millions de migrants bloqués en Turquie sont un moyen de pression pour Erdogan sur la Grèce et l’Europe. »
« L’Europe n’a pas respecté ses promesses. »
Sur Alexis Tsipras
« Je ne suis pas convaincu qu’il faille parler de trahison concernant Tsipras. »
« La crise grecque en 2010, quand elle éclate, plonge la population dans une situation de désespoir. »
« Alexis Tsipras a incarné un espoir face au désespoir dans lequel était plongé la population. »
« Tsipras est un homme du peuple qui ne fait pas partie des grandes familles grecques. »
Sur la crise de la dette
« Tsipras n’a pas le choix : on ne peut pas comprendre l’avènement de Tsipras et la signature du mémorandum sans comprendre comment la Grèce a été mise peu à peu sous pressions à cause de sa dette : comment les politiques d’austérité ont provoqué une récession importante ? Le seul choix qui existait, c’était soit signer le mémorandum soit sortir de l’euro. »
« La Grèce fait partie du tiers-Europe : parce que, comme le tiers monde, la Grèce avait des problèmes dans ses hôpitaux et ses écoles mais la dette a aussi servi de moyen de pression à tel point que le FMI - qui avait appliqué dans le tiers-monde sa politique d’ajustement structurel - est arrivé sur le territoire européen via la Grèce en imposant aux Européens les mêmes politiques d’ajustement structurel. »
Sur l’hypothèse, en 2015, de la sortie de l’euro
« Cette question s’est beaucoup plus posée en dehors de la Grèce qu’en Grèce. »
« Dès 2012, Tsipras a dit qu’il ne voulait pas sortir de la zone euro. Pourquoi ? Parce que la Grèce n’a pas de base productive. »
Sur le référendum de Tsipras
« Dans ce référendum, il y avait deux objectifs : d’abord un objectif à très court terme, qui était de pouvoir aller vers un défaut de paiement - parce que la Grèce n’était plus en capacité de rembourser le FMI - et un objectif qui consistait à dire pour Tsipras qu’il allait retourner en position de force face à Angela Merkel et l’ensemble des pays qui avaient fait corps avec l’Allemagne. »
Sur les relations de François Hollande avec Alexis Tsipras
« François Hollande affirme qu’il a été un allié de la Grèce. »
« Plusieurs personnes affirment que François Hollande a réellement aidé Alexis Tsipras au mois de juillet. »
« Il y a eu un retard à l’allumage : la France a eu très peur que l’Allemagne pousse la Grèce hors de la zone euro, François Hollande a aidé Alexis Tsipras en lui tenant la main. »
Sur le bilan d’Alexis Tsipras
« La première chose qu’on peut mettre au crédit d’Alexis Tsipras, qui était peu perceptible en 2015, c’est que les rumeurs de coup d’Etat, ou de pressions, ont été tues. Tsipras a réussi à rester au pouvoir jusqu’en 2019 : la question, c’est de savoir s’il était au pouvoir ou s’il n’était qu’un pion. »
« Tsipras a fait tout ce qu’il a pu pour mettre en place un Etat social qui n’existait absolument pas en Grèce auparavant. »
« L’Europe ne voulait pas [de cet Etat social] et il a été contraint de privatiser, d’assouplir le code du travail - comme le droit de grève -, mais il a augmenté le salaire minimum. Le problème, c’est que beaucoup d’emplois sont des emplois précaires. »
« C’est une image en demi-teinte. C’est une expérience de gauche qui est aussi un échec. »
Sur le retour de Tsipras
« L’échec principal de Tsipras, c’est le retour de la droite conservatrice au pouvoir. »
« Alexis Tsipras continue d’incarner quelque chose de différent. Son parti a obtenu 32% aux dernières élections. »
« Je suis convaincu qu’Alexis Tsipras va revenir. Il va sans doute se situer plus au centre gauche. Il est en train de recentrer son parti mais en essayant de conserver des fondamentaux d’une politique de gauche – radicale n’est pas le terme, mais d’inspiration communiste. »
Sur les gauches radicales en Europe
« Alexis Tsipras a provoqué des divisions : au Front de gauche, à Podemos… il est devenu clivant. »
« Alexis Tsipras a montré qu’une gauche toute seule dans un pays n’avait aucun moyen d’action. »
« Tant que les peuples européens ne comprennent pas que le moindre vote qu’ils effectuent a un impact dans leur pays, à Bruxelles et dans les autres pays européens, le combat sera perdu. »