VERBATIM
Sur la révolution et les gilets jaunes
« Avec mon collectif L’avantage du doute, j’essaie de réagir avec prudence et de ne pas réagir à chaud. Je suis très attentive à ce qui se passe. »
« Ce qui est fondamental, c’est que la parole soit reprise. »
« Il suffit de descendre dans la rue pour s’apercevoir que la colère ne date pas d’hier. »
Sur la révolution et le marxisme
« Je ne sais pas si la révolution et le marxisme sont les deux choses fondamentales mais c’est deux choses fondamentales. »
« J’essaie de toujours faire un pas de côté et de m’extraire le plus possible pour interroger ce que l’on nomme ‘normalité’. »
« Il faut être dans le pourquoi et non pas simplement dans le comment. »
« Il faut essayer de multiplier les critères de réflexion pour pouvoir juger les affaires humaines et pas simplement à l’aune du principe de rentabilité qui a détruit la pensée. »
Sur la démocratie
« C’est un film donc je fais tout pour contaminer les gens avec du questionnement. »
« J’ai empiré mon personnage principal. Je m’amuse à dire que c’est moi en pire parce que ça crée du burlesque et de la fiction. »
« Aujourd’hui, à cause de la télé, de la non indépendance des médias, de tout ce qui est devenu le système occidental ultralibéral, on est dans une parodie de démocratie. »
Sur l’individu versus le collectif
« Les choses ne s’opposent pas : il n’y a pas le collectif d’un côté et le singulier de l’autre. L’intime et le politique, le collectif et le personnel. Tout ça est un mouvement de l’un à l’autre. »
« Si on n’est que dans le théorique et qu’on oublie la fraternité, l’humanité et l’amour, on est toujours dans des contradictions, on va dans le mur. »
« Le film raconte plutôt des allers/retours entre les deux, l’individu et le collectif. »
Sur la contradiction de l’engagement, la famille, l’amour et la révolution
« Angèle [le rôle principale dans le film] est une héritière, elle a hérité des luttes des années 60/70. Elle a ce fantasme-là. »
« J’ai hérité de l’engagement féministe qui a très tôt fait le lien entre l’intime et le politique. »
« J’ai hérité d’une façon de s’engager où tout ce qui était fraternité, amour, famille était en-deçà de se battre pour la cause. »
Sur la gauche
« Le mouvement du film, c’est juste de se rendre compte que l’époque d’aujourd’hui, c’est des gens qui bossent en entreprise ou ailleurs et qui sont en train de s’autodétruire. »
« Le système fabrique de l’autodestruction. »
« Je ne suis pas désespérée parce que j’essaie de faire des choses mais ce qui est dur, c’est de buter sur des querelles intestines. »
Sur le film
« La frange la plus partisane considèrent que mon film est trop tiède. Mais ça n’est pas la question. Je ne peux pas faire un film idéologique. »
« Ce film s’adresse à tout le monde. C’est politique de faire un film populaire. »
« Mon rêve, c’est qu’[un électeur de droite] se dise à la fin du film que Stéphane (le beau-frère entrepreneur, NDLR), c’est peut-être lui. »
« A part 2% de la population qui défend ses putains d’intérêts de classe de manière extrêmement organisée en appliquant des normes qui font vivre leur idéologie libérale, il faut s’adresser à tout le monde puisque tout le monde est perdant. »
« Le but du film est d’être politique dans la mesure où tout le monde doit pouvoir s’identifier et trouver une porte d’entrée. »
« Ce qui lui reste de la révolution, c’est qu’il ne peut pas vendre des connexions à une mamie qui n’a pas d’ordinateur, rentrer chez lui et être tout content. »
« Est-ce qu’il n’y a pas un lien entre les normes de management et l’état dans lequel les gens sont. »
« Notre système fabrique de la servitude volontaire où les bourreaux sont les victimes et vice-versa. »
« Il faut rappeler qu’il y a une classe commune.