Accueil | Par Vittorio Callegari | 2 novembre 2018

Maxime Boyer (Genepi) : « La non-reconduction de notre subvention est une décision politique »

La Direction de l’administration pénitentiaire a décidé de mettre un terme à la subvention qu’elle octroyait au Genepi, une association qui travaille au décloisonnement des prisons. Pour en parler, son président Maxime Boyer était l’invité de la Midinale.

Vos réactions
  • envoyer l'article par mail envoyer par mail
  • Version imprimable de cet article Version imprimable

 

VERBATIM

 

 Sur le travail du Genepi 
« On est 900 bénévoles pour la plupart étudiants. »
« Nous intervenons auprès de détenus sous forme d’activité sportives, socio-culturelles ou à thématique scolaire : de l’accompagnement en études supérieures parce que rien n’est mis en place par l’administration pénitentiaire, des débats sur l’actualité… »

 Sur la baisse des heures d’activités du Genepi 
« Cela fait plusieurs années que le nombre d’heures d’activités du Genepi baisse. »
« Depuis les attentats de 2015, on a rencontré beaucoup de difficultés pour entrer dans les prisons et mettre en place des activités. »
« Chaque année, des établissements pénitentiaires refusent catégoriquement qu’on rentre dans leur prison, d’autres ne nous répondent pas, d’autres encore pour qui tout se passe bien mais le jour où les bénévoles arrivent, les personnels ne sont pas informés. »
« On estime que la baisse d’heures découle d’une responsabilité partagée. »

 Sur le refus du Genepi d’intervenir dans certaines prisons 
« Parfois, c’est nous qui décidons politiquement d’intervenir dans des établissements mais c’est parce que l’on estime que les conditions que l’administration pénitentiaire nous impose parfois ne permettent pas l’espace que nous on souhaite offrir aux détenus. »
« Il y a une surenchère sécuritaire [dans les prisons] : dispositifs d’écoute et de caméra de surveillance, enquêtes de moralité notamment, ce que nous, on n’accepte pas. »

 Sur les rapports avec l’administration pénitentiaire 
« En théorie, plus on propose d’heures, mieux c’est pour l’administration pénitentiaire. »
« On n’a jamais eu l’occasion de discuter avec la direction de l’administration pénitentiaire de ces chiffres, de l’avenir du partenariat et éventuellement d’une baisse de subvention. »

 Sur les rapports avec la Garde des Sceaux 
« La décision en dernière instance revient à Mme Belloubet, la Garde des Sceaux. »
« Les conseillers [de la Garde des Sceaux] nous ont fait savoir que le gouvernement suivrait la décision de l’administration pénitentiaire mais nous on attend une réponse écrite de Mme Belloubet. »

 Sur les évolutions possibles de la situation actuelle 
« Dans la théorie [où on pourrait toujours intervenir dans les prisons sans la subvention de l’administration pénitentiaire], on serait la seule association avec un statut bâtard sachant que toutes les autres associations qui interviennent auprès de détenus bénéficient d’une convention. »
« Politiquement, on tient des positions mais l’on a notre liberté associative et on ne comprend pas que cela prenne autant d’importance dans notre relation avec l’administration pénitentiaire. »

Vos réactions
  • envoyer l'article par mail envoyer par mail
  • Version imprimable de cet article Version imprimable

Vos réactions

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.