VERBATIM
Sur le tournant dans la politique d’Emmanuel Macron
« Il ne faut pas oublier qu’Emmanuel Macron est en quelque sorte la créature de François Hollande. »
« Sur certains aspects, la pratique d’Emmanuel Macron ne fait que radicaliser ce qui se pratiquait auparavant notamment une austérité budgétaire accrue que François Hollande avait relâchée durant la dernière année de son quinquennat. »
« Avec l’austérité budgétaire accrue de 2018, on a vu un ralentissement de la croissance et des créations d’emplois. »
Sur les réformes d’Emmanuel Macron
« Il y a certaines réformes qui n’avaient pas été annoncées, notamment celle de la SNCF qui n’était pas dans le programme du candidat. »
« Emmanuel Macron avait prévu pour 2020 mais finalement ce sera pour septembre 2019, une exonération de cotisations sociales sur les heures supplémentaires et complémentaires : c’est une vieille mesure non pas de François Hollande mais de Nicolas Sarkozy. »
Sur la politique économique d’Emmanuel Macron
« Emmanuel Macron se targue de respecter les critères budgétaires européens. »
« En 2018, et c’est le principal aspect de sa politique budgétaire, il a réalisé de très importants cadeaux fiscaux aux riches par la transformation de l’ISF en impôt sur la fortune immobilière. »
« Emmanuel Macron a du compenser ses mesures par des prélèvements effectués sur les classes populaires soit via la fiscalité indirecte (consommation, tabac, carburants…) soit en le prenant dans les poches de retraités. »
Sur le bilan après un an et demi du quinquennat Macron
« Le pouvoir d’achat a reculé au premier trimestre 2018 avec -0,5%, la croissance a décéléré sur le premier semestre 2018 et au final, sur l’année, alors qu’il avait prévu eu une croissance de 2%, il a du la réviser à 1,7% et pareil pour la création d’emploi avec seulement 120.000 créations. »
« On voit qu’Emmanuel Macron ne tire pas les conséquences de l’échec [de sa politique] : le projet de loi de finances 2019 va dans le même sens. »
Sur le modèle social promu par Emmanuel Macron
« Même si l’on crée davantage de richesses, il y a une répartition de plus en plus inégalitaire. »
« Le modèle social français permet de réduire les inégalités issues de la production, c’est-à-dire des revenus primaires, de l’ordre de 50% (40% par les dépenses publiques et 10% par la fiscalité) : Emmanuel Macron réussit l’exploit de rendre la fiscalité à la fois moins redistributive et en s’attaquant à la protection sociale. »
« Il y a une baisse des cotisations – ça, ce n’est pas nouveau – mais Emmanuel Macron a signifié qu’elle ne serait pas intégralement compensée par l’Etat : ce sera à la sécurité sociale, organisme paritaire, de les assumer. »
Sur la notion de décroissance
« Si l’on entend par décroissance une réduction du PIB c’est-à-dire d’avoir un taux de croissance négatif, non, ce n’est pas la perspective dans laquelle nous, les Economistes atterrés, nous nous inscrivons. »
« Il faut une réflexion collective sur quels secteurs doivent décroître. »
« Lorsque vous améliorez la qualité d’une production – et ce sera le cas si on mène enfin ce grand tournant de la transition énergétique – vous faites de la croissance. »
« La question n’est pas celle de la croissance mais de la nature de la croissance. »
Sur la démocratie et la politique d’Emmanuel Macron
« Il faut que les citoyens puissent avoir davantage de pouvoir de décision sur les grands choix collectifs. »
« Une autre caractéristique de la politique d’Emmanuel Macron, c’est de dessaisir les citoyens et surtout les corps intermédiaires, notamment les syndicats, de tout pouvoir de décision. »
« Emmanuel Macron ne mène pas une politique libérale au sens classique du terme : il s’agit d’un autoritarisme néolibéral. »
« Emmanuel Macron étatise la protection sociale qui auparavant était gérée majoritairement par la sécurité sociale. »