Accueil | Entretien par Pierre Jacquemain | 19 mai 2021

« Le public veut de la diversité au cinéma et ça passe aussi par le meilleur du cinéma américain »

Ce mercredi 19 mai, les salles de cinéma rouvrent. Ils étaient nombreux ce matin à se précipiter au Méliès, plus grand cinéma public de France, situé à Montreuil en Seine-Saint-Denis. Stéphane Goudet, critique de cinéma et directeur artistique du Méliès, est l’invité de #LaMidinale.

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UNE MIDINALE À VOIR...

 

ET À LIRE...

Sur l’embouteillage des sorties films
« La meilleure vitrine pour un film c’est la grande salle, le grand écran. »
« D’habitude, il y a entre 15 et 20 films qui sortent par semaine, là il y en a 34. »
« On sait que certains films ne pourront pas accéder aux écrans donc ça pose un vrai problème de défense de la diversité cinématographique et des petits distributeurs qui risquent d’être écrasés par les gros. »
« Sur les toutes premières semaines de programmation, les gros distributeurs sont relativement prudents et ne sont pas dans une pratique écrasante vis-à-vis des petits producteurs et comprennent les enjeux de diversité. On est plutôt rassurés. »
« On respecte une charte de bonne conduite qui est qu’aucun film n’est diffusé en dessous de deux semaines de programmation. »
« On va devoir être plus sélectifs. »
« Notre enjeu, c’est évidemment de conserver un principe d’éventail le plus large possible dans nos propres goûts de programmation pour faire en sorte qu’il y ait quand même des films grand public parmi les meilleurs d’entre eux sur nos écrans et puis des films plus exigeants, plus "recherche" - comme on dit dans la profession - pour qu’eux aussi puissent être défendus dans la durée. »

Sur la ministre de la Culture
« La fermeture des salles de cinéma n’était pas fondée sur des critères sanitaires. On a fini par comprendre par la conseillère culture d’Emmanuel Macron que la raison principale, ça n’était pas la présence en salle des spectateurs mais des cigarettes partagées à l’issue des séances avec un risque de contamination. C’est une absurdité. »
« On est dans une gestion de la crise qui est une gestion purement politicienne non fondée sur des enjeux scientifiques. »
« Il y a une vraie provocation de la part de Roselyne Bachelot. On se retrouve avec des concurrents qui font un travail en termes de programmation et de qualité médiocre - comme l’UGC de Rosny - et qui vont être très fortement soutenus quand le Méliès n’aura rien du tout. »

Sur le cinéma français
« Ça n’est pas parce qu’il y a des films américains absents que tout à coup les gens vont se ruer dans du cinéma de recherche. C’est un petit peu plus compliqué que ça. »
« Ce dont les gens ont envie c’est la diversité du cinéma qui passe aussi par le meilleur du cinéma américain. »

Sur le Méliès, cinéma public
« D’habitude, les aides - en particulier celles du CNC - sont attribuées aux salles les plus innovantes mais aussi les plus actives dans le champ de la recherche - donc fondées sur des critères qualitatifs - et là tout à coup le système mis en place est venu aider les plus puissants. »
« Le cinéma public est un cinéma qui reçoit une espèce d’ordre de mission pour favoriser un travail qui a deux visées : servir le cinéma et servir les spectateurs et la population. »
« Nous sommes une sorte d’agora où tous les publics peuvent se croiser. »

Sur le cinéma post-Covid
« On ne peut pas estimer la principale menace qui pèse sur le cinéma le jour où les salles ouvrent c’est-à-dire : est-ce que les pratiques culturelles des Français ont été modifiées par le confinement sur la démultiplication des abonnements aux plateformes ? »
« La pratique du cinéma est fragile. »

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