Accueil | Par Fabien Perrier | 13 avril 2018

Yanis Varoufakis : "On a besoin d’un plan A pour l’Europe et Mélenchon se concentre sur le plan B."

Le leader de DiEM 25, Yanis Varoufakis, ancien ministre grec des finances qui a rompu avec le parti d’Alexis Tsipras, est l’invité de La Midinale. L’occasion de parler de la situation de la Grèce, de ses relations avec la gauche française et des élections européennes de l’année prochaine.

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 Sur son nouveau parti MeRA25 
« Le but de MeRA25, c’est de convaincre des citoyens paralysés et découragés qu’une alternative existe. »
« L’alternative peut à la fois être modérée, réaliste et radicale. »
« C’est très intéressant d’occuper les places et de débattre, de voter et de discuter de tout de manière complètement démocratique et ouverte, mais ce n’est pas assez parce que le problème c’est qu’au bout d’un moment, les gens partent. »
« On a besoin d’organisations, de structures qui s’emparent de ces forums pour élaborer des propositions politiques qui puissent contaminer les imaginations de ceux qui ne sont pas sur ces places. »

 Sur les élections européennes 
« Notre stratégie est basée sur la désobéissance constructive. »
« Nous allons prendre la « Bastille » du Parlement, qu’il soit en Grèce, en France, à Bruxelles ou à Strasbourg parce qu’il n’y a pas d’autres moyens pour changer la vie des gens. »
« Les gens ont été abandonnés, ils sont paralysés, beaucoup ne votent pas. »
« Aucun des gouvernements européens n’a été réellement élu par une majorité convaincue et enthousiaste. »

 Sur la situation politique en Grèce 
« Ceux qui sont allés voter n’avaient pas d’autres alternatives que de voter pour l’enfer ou le moins pire. »
« Nous vivons une grande dépression : la spirale de la déflation de la dette est sans fin. »
« J’ai bien peur que Syriza n’existe plus aujourd’hui. »
« Syriza s’est rendue obsolète en tant que force progressiste. »

 Sur la politique européenne 
« Nous avons besoin d’un plan d’investissements massifs en faveur de la transition énergétique de 5 milliards d’euros par an pendant 5 an. Et ça, on peut le faire à traités constants. »
« On n’aime pas cette Union européenne mais sa destruction ne fera qu’alimenter le discours de Le Pen. »
« J’aurais aimé que la gauche européenne fasse son travail mais ça n’a pas été le cas. »

 Sur la « gauche » européenne 
« Les nationalistes ont une histoire cohérente avec leurs solutions : le Brexit, le Grexit, le Frexit, l’Italexit mais aussi construire de hauts murs autour du pays, virer les étrangers (…). Les seuls à ne pas avoir d’histoire cohérente c’est la gauche. »
« La partie européenne de la gauche à laquelle appartient Tsipras fait tout ce que la Troïka lui dit de faire en affirmant que c’est un succès. »
« Les partis européens de gauche n’ont pas d’histoire cohérente à présenter en Europe. »

 Sur ses relations avec la gauche française 
« En France, on est en discussion avec le Parti communiste français, avec les Verts, avec Benoît Hamon. »
« Les divisions de la gauche sont une source de problèmes pour nous. »

 Sur Jean-Luc Mélenchon 
« Je travaillerais volontiers avec Jean-Luc Mélenchon comme avec n’importe quel progressiste européen : le point de désaccord, c’est notre stratégie et notre tactique. »
« Nous avons besoin d’un plan A pour l’Europe et Jean-Luc Mélenchon se concentre sur le plan B. »
« Il faut s’unir autour d’un internationalisme de gauche. »

 Sur Emmanuel Macron 
« Nous sommes d’accord avec Emmanuel Macron sur ce qui détruit l’Europe : le système monétaire et le manque de démocratie. »
« Nous divergeons avec Emmanuel Macron sur ce qui doit être fait en Europe. »
« Emmanuel Macron s’est entouré de figures de l’establishment. »
« En optant pour une politique néolibérale Emmanuel Macron est fini. »

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Vos réactions

  • Le fait de dire que mélenchon se polarise sur un plan B me paraît malhonnète. Est-ce pour cacher la position de Hamon qui n’a même pas de plan A ?

    jean Le 13 avril 2018 à 16:09
       
    • La situation semble de plus en plus confuse. Il semblerait que l’accord de la FI avec Podemos ne prévoit aucune référence à un plan A et B, Podemos étant contre une sortie de l’Europe.
      C’est à ne plus rien y comprendre. Je pensais que plan A/ plan B était une marque de fabrique de la politique européenne de Mélenchon, justifiant une non alliance avec Hamon.

      guillaume Le 13 avril 2018 à 16:23
    •  
    • @guillaume

      Si il y a confusion , elle est dans votre esprit et vous semblez l’entreten . Contrairement à ce que vous affirmez la situation est très claire :
      « « L’heure est arrivée de rompre avec le carcan des traités européens qui imposent l’austérité et favorisent le dumping fiscal et social. » », extrait de l’accord FI, Podemos , Bloco .
      « « C’est bien le contraire des discours fumeux selon lesquels, à traité constant on pourrait changer l’Europe et en faire une Europe sociale, écologique et que sais-je encore... » » commentaire de JLM sur son blog .

      Actuellement les traités de l’UE ne permettent pas la constitution de listes transnationales , chaque pays élisent leurs députés. Le plan B n’existe que pour donner une chance de succès au plan À . Quoiqu’il en soit il ne peuvent être activés que par un ou des pays, dont la France et non la FI, indépendamment des accords que la FI passe avec d’autres mouvements, cela n’est pas contradictoire.

      Gege Le 14 avril 2018 à 12:10
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  • Bonjour,

    Je n’ai aucune confiance en VAROUFAKIS, ni en JLM, ni en la "gauche" actuelle, pour conduire et représenter l’opposition réaliste à la situation politique et économique que nous vivons en Europe. En effet, les propositions ne sont qu’une énième recette de capitalisme keynésien et de politique social-démocrate qui n’ont été que le tremplin au capitalisme néolibéral. Incarné en France par Mitterrand puis ses successeurs de droite comme de "gauche", il a préparé le terrain de la financiarisation de l’économie. Bras droit du FMI, BM, UE et OCDE, ils ont ouvert le chemin de la dé-socialisation du salariat par l’entremise de la fiscalisation avec la création de CSG-CRDS, la création des complémentaires retraites et santé obligatoire. Une déconsidération du service public constante est menée par la privatisation directe de service public ou la privatisation rampante de services secondaires afin de supprimer les emplois publics. JLM comme V ont besoin du capitalisme pour exister : en aucun cas ils ne remettent en cause la propriété individuelle de l’appareil de production par un soutien exclusif au mode de production collaboratif, en aucun cas ils ne remettent en cause la propriété de la création monétaire au banque privée par la création d’une caisse d’investissement socialisée et le soutien exclusif au banque coopérative et mutuelle dirigée par ses salariés, en aucun cas ils ne remettent en cause l’emploi par la reconnaissance à chaque individu d’un salaire à vie où la qualification est attachée à l’individu et non à un poste de travail comme le statut du fonctionnaire, en aucun cas n’est remis en cause la seule valeur économique à destination du profit en proposant que les salariés soient collectivement propriétaire de l’outil de production et détenteur collectivement de la valeur économique ET d’usage de la chose produite...Dés 1974 et le traité de Rome, les scientifiques ont tiré la sonnette d’alarme sur la capacité destructrice du Capitalisme social-démocrate à l’époque, et amplifié depuis avec le néo-libéralisme, sans compter les dégâts humains.

    Et pour finir, quand je lis par les paroles de V que je cite : « Syriza s’est rendue obsolète en tant que force progressiste. » et « La partie européenne de la gauche à laquelle appartient Tsipras fait tout ce que la Troïka lui dit de faire en affirmant que c’est un succès. », je vous invite à lire cet article : http://www.contretemps.eu/varoufakis-capitulation/ où nous découvrons que c’est plutôt lui qui a tout fait pour détruire le projet véritablement réaliste et anticapitaliste de Syriza. Lui comme JLM ne sont que les valets du Capitalisme. La solution est dans la continuité de la socialisation de la valeur entreprise par le gouvernement et les ministres communistes entre 45 et 49 pour l’étendre à l’investissement, au salaire, le tout au détriment du profit et le soutien inconditionnel aux formes entrepreneuriales coopératives. Un programme économique transitoire basé sur les propositions de Benoîts BORRITS pour une finalité proposée par les thèses de Réseau Salariat et Bernard FRIOT. Sans cela, comme nous pouvons le vivre en ce moment, c’est à une montée des nationalismes et du népotismes que nous allons, associé à une dégradation continue et inexorable de notre écosystème qui pourrait se révéler être fatale pour notre civilisation.
    Alexandre ;

    Alexandre Le 7 mai 2018 à 11:20
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