C’est l’histoire, avec un grand H, qui s’écrit ce 24 avril 2022. Après les législatives de 1936, le 26 avril 1981, il faudra graver dans le marbre cette nouvelle date.
34%. Comme Mitterrand en 88. Tout un symbole. Cette fois-ci c’est Fabien Roussel. La rencontre d’un homme avec un peuple, le peuple de gauche. Incroyable !
DANS LA SÉRIE « 2022 : ET SI C’ÉTAIT... »
>> Christiane Taubira
Le secrétaire national du PCF se hisse ainsi au second tour de la présidentielle, second tour où il affrontera la candidat d’extrême droite Marine Le Pen, laquelle n’a obtenu que 19% des voix. Le Président sortant Emmanuel Macron, lui, s’effondre à 14%, malgré le soutien unanime de la droite, du MoDem à Debout la France en passant par... Les Républicains. Ces derniers ont abandonné toute candidature propre après que Xavier Bertrand et Valérie Pécresse en soient venus aux mains – une séquence fuitée sur les réseaux sociaux qui aura eu raison des deux potentiels candidats et de leur crédibilité à rassembler leur camp.
À gauche, Yannick Jadot, candidat des écologistes et des socialistes, n’obtient que 6% des suffrages. Benoît Hamon, à qui Fabien Roussel a promis le poste de Premier ministre en cas de victoire, a eu ce commentaire ironique : « Quand on a le programme des Verts, on fait le score des Verts. »
Toujours hospitalisé des suites de son burn-out, Jean-Luc Mélenchon a chaudement félicité le candidat de la GRRR. Par un message vidéo, l’ancien insoumis a déclaré : « La République, c’est toi mon Fabien ! »
C’est dans sa permanence de député de la vingtième circonscription du Nord, à Bruay-sur-l’Escaut, que Fabien Roussel a passé la soirée électorale. Une soirée sous le signe de la proximité républicaine donc, loin des dorures et des lumières de la capitale.
Après un verre de l’amitié, entouré par ce qui ressemble à notre prochain gouvernement – on a, notamment, aperçu les parlementaires communistes Pierre Dharréville, Elsa Faucillon, André Chassaigne, Sébastien Jumel, Fabien Gay, Cécile Cukierman ; mais aussi Clémentine Autain, Benoît Hamon, Caroline Fiat, Éric Coquerel ou encore Mathilde Panot – Fabien Roussel a prononcé un discours fort, dont nous vous restituons les grandes lignes :
« Chers camarades ! Mes amis !
Je voudrais d’abord remercier très chaleureusement tous les camarades qui ont rendu possible cette grande victoire, dans des conditions si particulières, inédites et complexes. Je suis particulièrement heureux de vous accueillir dans mon département et sur ce littoral où, je l’espère, vous aurez l’occasion de manger une moules-frites avec une bonne bière, si ce n’est pas déjà fait !
Cette élection a été l’occasion de rassembler, dans la plus large union des forces de gauche et écologistes et sur un programme qui changent la vie de nos concitoyennes et concitoyens. Nous avons été au rendez-vous avec un objectif : rassembler autour d’un projet pour la France, avec un projet à la hauteur des défis de civilisation posés par la crise sanitaire et économique. "Le jour d’après", pour nous, ce doit être "le système d’après", en rupture avec le capitalisme, en rupture avec les traités européens actuels. Et tous ensemble, nous déciderons en responsabilité, le moment venu, la place qui sera la nôtre et la mienne dans ce combat. Ce rassemblement ne s’est pas fait en reproduisant les schémas d’hier, en réduisant les constructions politiques à des discussions de sommet, en reproduisant les catastrophes du social-libéralisme ou en nous enfermant dans la nouvelle impasse d’un capitalisme vert. Nous nous sommes unis, et nous voulons unir plus encore, unir dans l’action, unir les Français, unir pour construire un Front populaire du 21ème siècle pour l’humain et la planète, qui se construise de la base au sommet, dans le pluralisme des forces politiques comme avec le mouvement social et les forces citoyennes.
La nation française est forte de son histoire, de celle de 1789 qui abolit la monarchie à celle de 1943 qui restaure la République. Inscrivons 2022 dans ce calendrier historique qui a bâti notre identité aux yeux du monde, car à chaque fois, à chacun de ces rendez vous, c’est le peuple de France qui a fait le choix de s’unir, de reprendre en main sa souveraineté, son économie, sa liberté.
Jean-Luc. Quel honneur d’avoir pris ton flambeau. On va le faire. Pour toi. Vive la République, vive la France et vive le parti communiste ! »
Les larmes aux yeux, d’émotion (à moins que ce ne soit à cause des volutes de fumées), Fabien Roussel prend alors Anne Hidalgo sous le bras. La candidate socialiste dissidente s’est ralliée à lui dès l’annonce des résultats. Grand prince, Fabien-le-rouge lance à la foule : « Allez, maintenant, j’emmène ma chérie au restaurant ! »

Une fiction au ton sarcastique pour faire passer les communistes pour des imbéciles et des niais, Regards descend dans la cour de la presse poubelle, pathétique !
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