Paris 2024, ce qui va foirer : la sécurité

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Les Jeux olympiques, c’est dans 400 jours. Ce qui laisse le temps pour permettre à Gérald Darmanin de tout gâcher en envoyant sa police maltraiter les amateurs de sport.

La France est-elle prête à laisser un individu tel que Gérald Darmanin gérer la bonne tenue des Jeux olympiques ? La question ne sort pas de nulle part. C’est lui, en tant que ministre de l’Intérieur, qui a provoqué le fiasco du match Liverpool-Madrid, au stade de France, en finale de la Ligue des champions.

Pour vous résumer ce « fiasco », il faut revenir au mois de mai 2022. Comprendre que des milliers de supporters se trompent de chemin en sortant du RER D car les panneaux ont été retirés par la préfecture quelques jours plus tôt. Qu’il y a une grève à la RATP et que rien n’a été fait pour en tenir compte. Que le barrage de pré-filtrage – car oui, il y a des « pré-filtrages » – n’est pas adapté à filtrer autant de monde. Que le préfet de police, afin d’éviter un mouvement de foule, lève alors le-dit barrage et que cela ne fait que déplacer la saturation à l’entrée du stade. Que la panique prend alors le dessus et que la réponse sera nette : un déchaînement policier de grenades lacrymogènes et de matraques. On se serait cru à une manifestation contre la réforme des retraites…

Résultat de ce « filtrage à la française » : un match qui commence en retard, dans un stade à moitié vide, des spectateurs qui n’ont même pas pu rentrer dans les tribunes – on parle tout de même de 2700 Anglais –, des blessures, des séquelles psychologiques et des milliers de plaintes des supporters de Liverpool contre les violences policières.

Gérald Darmanin mettra des semaines à s’excuser. Entre-temps, il dénigrera les fans de Liverpool, mettant des guillemets au mot supporters pour les qualifier, dénonçant leur violence… Entre-temps, il mentira sur les raisons de sa gestion répressive d’un événement sportif, arguant une vente massive de faux billets : 40 000 selon le ministère de l’Intérieur, 2600 selon l’UEFA. Quant au rapport indépendant britannique, il est sans équivoque : « Les charges continues et aléatoires de la police sur les supporters et l’utilisation de gaz lacrymogène injustifié sur des hommes, des femmes et des enfants coincés dans des espaces très exigus, était un comportement inconscient et dangereux. Cela constitue une agression criminelle ».

La honte internationale.

Mais revenons en 2023. Car les préparatifs en vue des JO 2024 n’augure rien de plus réjouissant…

Police partout

Le 27 février dernier, Le Figaro dévoile le plan de bataille de l’exécutif pour « contrer la délinquance » et « pacifier la Seine-Saint-Denis ». Rien que ça. Le quotidien de droite décrit, usant d’un vocabulaire guerrier, un département qui serait comme une zone de guerre gangrenée par la drogue et la violence. De plus, le préfet de police a annoncé sa volonté de « saturer l’espace public de policiers » à l’approche des Jeux. Mais ne vous y méprenez pas, comme à l’accoutumée, chacun aura sa part de répression. Un exemple, à la mi-mars, alors qu’Emmanuel Macron parade pour les 500 jours avant les JO, des manifestants sont évacués manu militari par la police à Bobigny.

Toujours en mars, l’Assemblée nationale adopte la loi sur les JO, devenant le premier pays d’Europe à légaliser la surveillance biométrique, « une des technologies les plus dangereuses jamais déployées », écrit la Quadrature du net. Intelligence artificielle, algorithme, drônes et vidéosurveillance, voyez le monde qu’il nous prépare ! Le ministère de l’Intérieur est rapidement passé de la théorie à la pratique puisque, dès le 20 avril, on apprenait qu’il souhaitait acheter 7000 « capteurs biométriques nomades d’empreintes digitales » afin de contrôler les étrangers en situation irrégulière sur la voie publique. L’appel d’offre du ministère, qui entend dépenser 21 millions d’euros pour ces gadgets, stipule que la commande doit être fournie avant les Jeux.

À quoi joue-t-on ?

Depuis les JO d’Athènes en 2004, la sécurité est devenue un élément central de l’événement. Les Grecs y ont dépensé 1,2 milliard d’euros, les Anglais 700 millions en 2012. En 2008, à Pékin, la répression politique avait été impressionnante, notamment à l’encontre des Ouïghours, au nom de la lutte contre le terrorisme. En 2016 à Rio, les autorités brésiliennes ont entrepris de « pacifier » les favelas avant les Jeux. Chacun utilise l’événement pour régler ses petites affaires d’arrière-boutique…

On pense à toutes ces lois antiterroristes que l’État utilise désormais pour dissoudre des associations antiracistes ou écologistes. On pense à ces expérimentations policières, d’abord dans les territoires d’outre-mer – en ce moment à Mayotte –, puis dans les banlieues, avant qu’elles ne deviennent la doctrine officielle du « maintien de l’ordre » à chaque manifestation. On pense à la répression politique dont font l’objet les supporters de football depuis de nombreuses années. En sera-t-il de même avec les Jeux olympiques ?

Cette vision policière du sport n’est qu’un pendant de la démonstration que les Jeux ne vont rien apporter de bon aux habitants de la Seine-Saint-Denis. Alors que les amateurs de sport sont toujours considérés comme des délinquants en puissance, on estime que 13,5 millions de visiteurs vont débarquer pour les JO. Voilà qui va nous couter cher en lacrymogène.

« Il ne faut pas politiser le sport », aiment à répéter les macronistes. Mais à ce niveau, est-ce encore du sport ?

1 commentaire

  1. Justice4ALL le 3 juillet 2023 à 11:01

    En France,on a un « gros problème de violence » !En fait ,elle est partout sous forme diverses ,psychologique ,psychique pour les uns ,systémique pour les autres et, on a une « fâcheuse » manie de toujours renvoyer la balle au lieu de dire : »On va essayer de faire quelque chose de « positif » et, je parle pas de « d’avantage d’oppressions » !!!On comprend mieux comment ça été en « 1789 » ,la révolution pour l’abolition des privilèges qui était sensé libérer le peuple du « joug monarchique » or tout recommence comme avant ?Les riches sont de plus en plus riches grâce à l’inflation qui touche toutes les populations alors, moi je dis que peut-être les émeutiers faisaient n’importe quoi en saccageant ou peut-être, ils voulaient (inconsciemment)ce qu’ils ne pouvaient pas s’acheter habituellement ?Toujours est-il que derrière ses séries de saccage depuis 1979 (Vaulx-en-Velin) ,on a la mort directe d’un « jeune délinquant ou pas »par un policier chevronné et, bien « noté  » par sa hiérarchie et, qui n’était pas dans le contrôle puisque le dérapage a commencé quand ils ont tutoyé le « jeune Nahel » réfractaire et, que la voiture a démarrer quand un des policiers à assener un coup de crosse !L’enquête est à son commencement ,je n’en dirais pas plus mais, faudra faire la lumière sur les méthodologies d’interpellations de la « police ou la gendarmerie » et, révisez la loi sur le refus d’obtempérer .On parle peut-être pour rien puisque tout semble recommencer comme avant !!!

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