Accueil | Par Collectif | 20 mai 2021

TRIBUNE. Appel pour les libertés et contre les idées d’extrême droite

Organisations syndicales, politiques, associations et autres collectifs appellent à manifester samedi 12 juin pour défendre les libertés et les droits sociaux.

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Depuis maintenant plusieurs mois nous constatons un climat politique et social alarmant. S’allier avec l’extrême droite ou reprendre ses idées ne constituent plus un interdit. Les propos et actes racistes et sexistes au travail et dans la vie se propagent. Les attaques contre les libertés et les droits sociaux s’accentuent gravement. Dans ce contexte politique, économique, social et sanitaire les injustices explosent et génèrent une forte misère sociale.

 

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Plusieurs lois liberticides organisent une société autoritaire de surveillance et de contrôle qui empêcheraient d’informer sur des violences policières, déjà trop importantes. De plus, si certaines de ces lois stigmatisent une partie de la population en raison de sa religion, d’autres en ciblent en raison de leur activité militante.

Comme les signataires de l’appel pour les libertés et contre les idées mortifères de d’extrême droite, nous ressentons toutes et tous l’urgence de construire une réponse forte et unitaire qui dessine l’alliance des libertés, du travail et d’un avenir durable.

Face à ce climat de haine, raciste et attentatoire aux libertés individuelles et collectives, nous avons décidé collectivement d’organiser le samedi 12 juin une première grande journée nationale de manifestation et de mobilisations qui se déclinera localement.

Cette journée fait partie des initiatives unitaires qui se multiplient. D’ores et déjà, nos organisations syndicales, politiques, associations, collectifs, signataires de l’appel, ont décidé de co-construire ce combat dans la durée.

Les premiers signataires :

Syndicats : CGT, FSU, Union syndicale Solidaires, Syndicat des Avocats De France, Syndicat de la Magistrature, Unef (Union nationale des Étudiants de France), UNL (Union nationale des Lycéens), Fidl, MNL (Mouvement national Lycéen), FSE (Fédération Syndicale Etudiante, l’Alternative, Confédération Paysanne, USP (Union Syndicale de la Psychiatrie).

Associations et collectifs : Attac, LDH, FCPE, Fondation Copernic, Oxfam, Alternatiba, Amis de la terre, Résilience commune, DAL, CNL (Confédération nationale du Logement), Emancipation collective, Rencontre des justices, Coexister, MRAP, CRAN, SOS Racisme, Comité Justice pour Ibo, QNQF (Quartiers nord, Quartiers forts Marseille), Observatoire contre l’extrême droite, Association ViSA, Femmes égalité, Collectif National pour les Droits des Femmes, Collectif féministe Les Rosies, Les effronté.e.s, JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), AFPS, Conseil démocratique Kurde France, FTCR, CRLDHT, UTAC, France Amérique Latine

Médias : Regards, L’humanité, Politis, Contretemps

Organisations politiques : Ensemble !, Génération.s, La France Insoumise, GDS, Nouveaux Démocrates, NPA, Place Publique, les jeunes écologistes, MJCF (Mouvement des Jeunes Communistes), UEC, PEPS, Jeunes Génération.s, Rassemblement Communiste, UCL (Union Communiste Libertaire)

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  • Ce qui empuantit le climat politique ce n’est pas le racisme, c’est la calomnie. Combatte les idées de tel ou tel parti, ici clairement le RN, est normal, c’est l’essence même du jeu politique. Mais ce jeu doit respecter les règles de droit. En France, le délit d’opinion n’existe pas. Les articles X et XI de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen établissent le principe de la liberté d’opinion et d’expression. Il n’y a pas lieu de les abolir.

    Être partisan du Rassemblement National n’est pas un délit. Contourner cette réalité en imputant à ce parti une attitude délictueuse dans l’exercice de son rôle tel que défini par ses statuts est calomnieux. Intellectuellement c’est à la fois une facilité et un vice. Défendre la liberté exige de reconnaître ce qu’elle autorise. On ne saurait, pour mener un combat, contrevenir aux raisons mêmes de combattre.

    Glycère BENOIT Le 20 mai 2021 à 14:03
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  • La dernière fois que les policiers ont manifesté devant l’Assemblée Nationale, c’était le 13 mars 1958, à l’epoque les communistes et la gauche scandaient ensemble : « le fascisme ne passera pas ! ». Roussel a semble t-il zappé cette période...

    Un jeune député poujadiste prend son envol à ce moment-là, acclamé par les manifestants, c’est le grand Jean-Marie Le Pen.

    Cette manif rouvre un renouveau de l’extrême droite française dans les années 60 et 70 : les ratonnades de l’Ordre nouveau, les attentats de l’extrême droite (OAS), la création du Front national... ect.

    Depuis, l’extrême droite a pris une telle ampleur, rythmant le débat public comme les thèmes médiatiques. Le racisme et la haine sous toutes ces formes sont banalisés à leur paroxysme. Qui imaginait un Zemmour exprimant ces théorie haineuses si librement à la télévision, il y a 10/20 ans ?

    Nous devons absolument éviter une fachisation semblant inévitable de notre société, à l’image de cette manifestation du 19 mai.

    Deux scénarios vont se jouer aux prochaines élections, toute deux pouvant mener au pire, hormis si le second tour offre une autre candidature que celle promises par tous les médias.

    Je serais tenté de dire que rien est joué encore.

    Il vaut mieux se prévaloir de ce qui pourrait se passer.

    Si c’est Le Pen, nous aurons un racisme d’État, ouvert, affiché : non plus seulement systémique, comme il l’est déjà, mais institutionnel, comprendre : explicitement formalisé dans des textes, nommément dirigés contre les musulmans (une pente que le macronisme a déjà commencé d’emprunter). Différence avec les années 30 : les racisés ne se laisseront pas faire. Ils l’ont déjà prouvé en 2005, à l’occasion de ce qu’on a appelé les « émeutes », terme choisi tout exprès à des fins de déqualification politique. On imagine déjà ce que donnera cette réaction dans un pays chauffé à blanc de racisme (sans mauvais jeu de mots – ou avec), avec des médias déchaînés hurlant leur racisme en continu, avec des forces de police enfin entièrement libres de laisser leur racisme exulter, avec des forces armées à leur tour emportées, où certains doivent bien rêver de rejouer la guerre d’Algérie, pour la gagner cette fois, et tant pis si la nouvelle Casbah est à La Courneuve – et au milieu de tout ça des populations entre affolées et hystérisées par le spectacle général. À ce moment-là on mesurera la hauteur du tsunami de merde.

    Si c’est Macron, nous suivrons une trajectoire semblable mais au ralenti, différence de rythme qui fait des différences de cours. En l’occurrence qui ouvre la possibilité d’un événement insurrectionnel, mais d’une insurrection « boueuse » en effet car, à côté des forces qui se sont déjà manifestées avec les « gilets jaunes », et que pourraient rejoindre de nombreux secteurs progressistes de la société, jeunesse en lutte, salariés révoltés, précarisés de toutes natures, on trouvera du séditieux à la Zemmour-De Villiers, du général signataire de tribunes, du policier d’extrême droite putschiste, et du bloc identitaire reconstitué. Autant dire qu’elle aura une gueule contrastée l’« insurrection », une gueule à nous faire passer les bouffées de romantisme politique, et à nous donner de fameuses migraines quand il s’agira de penser les moyens d’en organiser les issues – si possible les bonnes, contre la probabilité d’un débouché Le Pen, avec retour à l’hypothèse n°1.
    (Frederic Lordon)

    Cette manifestation du 12 juin est une véritable nécessité, afin de rappeler que certains diront non à la fachisation de notre société.

    Antoine Le 29 mai 2021 à 20:15
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