Cher.es camarades communistes, écologistes, insoumis.e.s et socialistes sincères,
Dans quelques semaines, les citoyen.nes européen.nes se rendront dans les urnes pour constituer un nouveau parlement européen. Alors que 77% des sympathisant.es de gauche se déclarent favorables à la votation citoyenne proposée par Benoît Hamon, la gauche et les écologistes abordent la campagne électorale de façon désordonnée. Derrière cet éclatement se profile une lourde défaite pour le camp de celles et ceux qui aspirent à une autre Europe.
Finir le 26 mai prochain le plus riche du cimetière ne servira personne.
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Urgence écologique, déclassement social, déliquescence de la démocratie, montée de l’extrême droite… Tant de raisons qui laissent la jeunesse européenne en proie au doute quant à la possibilité d’un avenir meilleur. La sociale-démocratie n’a pas tenu la promesse d’une société plus juste, ni en France, ni en Europe. Bien au contraire, elle a laissé le néo-libéralisme dérouler paisiblement son agenda politique austéritaire et remporter la bataille des idées.
Face à ces périls, la sortie des réflexes d’appareils pour unir la grande famille de la gauche et des écologistes est un devoir. Nous ne sommes pas de ceux qui pensent qu’il existerait des gauches irréconciliables. Pourvu qu’elles s’accordent à refuser l’ordre établi et à faire de la question sociale et écologique une priorité, les composantes de la gauche font partie d’une grande et unique famille. Un cycle de reconquête politique et intellectuelle doit s’ouvrir, dans lequel un dialogue et un travail commun seront essentiels.
Les points de convergences sont nombreux. Nous critiquons toutes et tous avec vigueur l’orientation néolibérale de l’Union Européenne et l’objectif de démantèlement des solidarités qui l’anime. Toutes nos organisations réclament le rétablissement de l’ISF en France et le combat pour le porter à l’échelon européen.
De même nous avons pris la mesure de l’urgence climatique et sommes persuadé.e.s de l’existence d’un lien inaltérable entre la question écologiste et la question sociale. C’est la raison pour laquelle nous avons pris part aux mobilisations de la jeunesse européenne pour le climat qui doivent aboutir à une révolution fiscale européenne, mettant à contribution les multinationales plutôt que de faire reposer la transition énergétique sur celles et ceux qui ont le moins.
Sortons des réflexes boutiquiers. Unissons-nous autour de nos ressemblances et n’ayons pas peur de laisser le peuple de gauche trancher nos différences.
Enfin, nous partageons des combats communs pour lutter contre les tentatives des libéraux, partout en Europe, de réserver le bien commun de l’enseignement supérieur aux seules élites.
C’est maintenant à la jeune garde, impertinente et subversive, de pousser nos aîné.e.s et nos mouvements respectifs à prendre leurs responsabilités. Sortons des réflexes boutiquiers. Unissons-nous autour de nos ressemblances et n’ayons pas peur de laisser le peuple de gauche trancher nos différences. Faisons en sorte qu’au soir du 26 mai, une Europe citoyenne, sociale et écologiste redonne espoir à la jeunesse européenne.
Thibaud Eychenne, Coordinateur national des Jeunes Génération.s
"Unissons-nous autour de nos ressemblances et n’ayons pas peur de laisser le peuple de gauche trancher nos différences". euh... on serait pas en train de nous faire le coup d’une nouvelle primaire par hasard ?
Bon... alors juste pour qu’on soit bien d’accord...
a) j’imagine que lorsqu’il évoque le "Peuple de Gauche", Génération.s ne pense pas du tout aux milieux populaires désocialisées et défavorisées puisqu’on a pu constater qu’ils ne se mobilisaient pas lors des primaires ouvertes... ce qui m’amène à la question suivante : Qui diable Génération.s appelle ce " Peuple de Gauche" dont on conviendrait tous unanimement qu’il introniserait le champion des valeurs de la gauche ?
b) Si on peut imaginer en effet comme il est dit ici qu’aucune différences n’est indépassable à Gauche, comment peut-on faire le pas de penser que ce le soit avec "le programme défendu par un nouveau césar (Mélenchon) qui, selon Benoît Hamon, a quitté les rives de la gauche" ?????
c) Dès lors que Génération.s limite la radicalité de son combat à une solution concertée globale et unanime purement européenne dont on conviendra qu’elle serait impossible sans un changement complet et révolutionnaire du logiciel néolibéral qui préside à la gestion des relations entre les états et les peuples européens, peut-on vraiment parler de concordance avec le programme politique que matérialise "l’avenir en commun" et qui place au-dessus des traités économiques européens les droits et les libertés des citoyens qui font les Peuples européens ? Génération.s accepteraient donc de "désobéir" sciemment aux traités tout le temps nécessaire au combat (via "opt-out" à savoir de manière négociée, de manière brutale et unilatérale à la suédoise ou bien à l’extrême jusqu’au Frexit référendaire) ???
d) Si Génération.s abonde dans l’idée d’un "pintemps européen" en adhérant au mouvement européen DIEM 25 (Y. Varoufakis) et à sa vision d’un peuple européen souverain homogène capable de s’appréhender lui-même et de conduire au miracle d’un changement rapide des institutions européennes vers plus de démocratie (10 ans tout au plus), comment alors voir une cohérence avec la France Insoumise, qui avec le mouvement européen "Et maintenant le Peuple", organise en premier lieu la résistance contre l’oligarchie et la coopération entre des Peuples dont on commence par admettre qu’ils sont souverains plutôt que de les fondre dans une identité fantasmée européenne (du moins pour l’heure en tous cas) ????
Je vais m’arrêter là mais il y a bien d’autre points qui me font penser que cet appel à "l’unité" (énième appel dont on se demandera pourquoi alors B. Hamon refusa celui de M.N Lienemann il y a encore peu au moment où elle rejoignait la galaxie France Insoumise) sonne aussi creux que celui que lança le fondateur de Génération.s à la présidentielle...
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