15 jours. Voilà la durée de vie qu’il reste au train des primeurs. Alors que nous ne cessons d’alerter, depuis des mois, sur la mort du dernier train de fruits et légumes de France, rien n’est fait. Pire gouvernement, direction de la SNCF et chargeurs jouent un jeu de dupes, se renvoyant continuellement la responsabilité, avec pour unique objectif de fermer la ligne sans faire de bruit. La messe de mise à mort est annoncée pour le 12 juillet !
Alors que les enjeux écologiques sont immenses, que le compte à rebours a commencé, il est totalement irresponsable de supprimer un train qui, chaque jour, amène 1200 tonnes de fruits et légumes frais, depuis la plateforme Saint-Charles de Perpignan au MIN de Rungis, pour le remplacer par 25.000 camions. Un chiffre qui témoigne de l’ampleur du crime écologique, car il s’agit bien d’un crime que s’apprête à commettre le gouvernement : chaque train supprimé équivaut à 44 tonnes de CO2 dans l’atmosphère ! La vie de nos enfants est-elle moins importante que le poids des lobbys routiers ?
Derrière les mots, il y a les actes. Ce sont eux les véritables juges de paix. Et nous sommes loin du compte ! Si le gouvernement affiche une volonté d’atteindre la neutralité carbone en 2050, aucune décision concrète n’est prise pour engager un véritable report modal de la route vers le rail. Pire, en votant un pacte ferroviaire qui privatise l’activité fret SNCF en la transformant en SAS, Emmanuel Macron entend sonner le glas du fret ferroviaire public. Or, nous savons que le transport est le principal émetteur de gaz à effet de serre du pays (30%). Plus de 95% sont issus du mode routier, qui émet 130 millions de tonnes équivalent CO2. Un chiffre qui s’est accru de 39%, entre 1990 et 2015.
Les conclusions du rapport du Haut Conseil pour le climat sont un rappel à l’ordre sévère pour la majorité présidentielle. Sa présidente, Corinne Le Quéré, indique que « tant que l’action, en réponse au changement climatique, restera à la périphérie des politiques publiques, la France n‘aura aucune chance d’atteindre la neutralité carbone en 2050 ». Pourquoi ne pas se saisir du train Perpignan-Rungis pour engager une grande politique publique autour du fret ferroviaire ? Demain nous savons que le volume de marchandises transporté en France va exploser, augmentation de 45,2% des volumes de marchandises transportés, par la route, d’ici à 2030 et de 85,92 %, d’ici à 2050. Nous devons, dès aujourd’hui, lancer un grand plan d’investissement public pour que l’ensemble des MIN et ports de France soient embranchés au réseau ferroviaire. Faisons de l’intermodalité une arme contre le réchauffement climatique. Il y a urgence !
Oui la France est dans le rouge et le thermomètre chauffe dangereusement ! Selon une étude de « nature climate change », les chances de rester sous les deux degrés, d’ici la fin du siècle, sont de l’ordre de 5%. Si nous constatons une baisse des émissions de gaz à effet de serre (-1,1%), le rythme de baisse est insuffisant et largement en deçà des objectifs fixés par la Stratégie nationale bas carbone (-1,9%). Une diminution qui doit être portée à -3,3% à l’horizon 2025 ! Sans un changement complet et profond de notre modèle économique, en rupture avec les logiques libérales, il sera impossible d’atteindre cet objectif. Allons-nous regardez la planète se consumer sans agir ?
Comment comprendre, alors que nous traversons des pics de pollution, de plus en plus répétitifs, que des automobilistes et, à juste titre, se voient infliger des restrictions de circulations, tout en assumant de jeter des milliers de camions sur nos routes déjà saturées ! Pour rappel, sur l’A86 à hauteur du MIN de Rungis, un camion passe toutes les six secondes. De l’autre côté, au point frontière du Perthus, sur l’autoroute A9, plus de 9000 camions passent par jour. Entre Perpignan et Narbonne, ce sont 11.000 camions jours ! Quelle hypocrisie !
Lors de son discours de politique générale, le 12 juin dernier, Édouard Philippe affirmait que les 12 prochains mois du quinquennat Macron seront ceux « de l’accélération écologique ». De son côté, la ministre des transports, Élisabeth Borne, se dit consciente « de la nécessité de faire plus » sur la pollution. Il est temps de passer des discours aux actes !
Allons-y ! Sans attendre ! Dites non aux 25.000 camions supplémentaires sur les routes ! Déclarez cette ligne d’intérêt national et confiez le monopole de gestion à fret SNCF, pour que vive le train des primeurs !
Nous lançons aujourd’hui un appel à la mobilisation générale !
Citoyen-es, élu-e-s, syndicalistes, militant-es associatifs, ensemble mobilisons-nous pour mettre le fret ferroviaire public au service de la survie de notre planète.
Je soutiens toutes les petites gares et tous les services publics je suis habitante de la campagne j ai beaucoup voyagé étant jeune et grâce aux trains sncf
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