Le mardi 9 mars 2021, le Sénat a voté en faveur de la déconjugalisation de l’allocation Adulte Handicapé. Jusqu’à maintenant une personne en situation de handicap devait intégrer les ressources de son conjoint lors de sa demande d’AAH.
Une obligation qui ne permet pas un calcul juste, mais qui, en plus renforce la dépendance des personnes en situation de handicap vis-à-vis de leur entourage. Cette contrainte est de plus contradictoire avec le principe même de l’AAH qui vient justement compenser l’impossibilité d’exercer une activité professionnelle avec la volonté de préserver l’autonomie des personnes concernées. En préférant le statu quo, le gouvernement tente d’enfermer cette allocation dans la logique d’une prestation familiale en lieu et place d’une prestation sociale individuelle.
Cela doit changer. Le projet de loi voté par le Sénat, une fois amendé a garanti les droits de toutes les personnes et permis qu’aucune situation ne soit oubliée. Malgré cela, Sophie Cluzel et le gouvernement s’y opposent. Sous des prétextes fallacieux, la secrétaire d’Etat privilégie les économies réalisées sur le dos des personnes en situation de handicap et le maintien d’une situation délétère qui ne profite pas à ces personnes.
Le 17 juin, Marie-George Buffet députée communiste portera cette proposition à l’occasion d’une niche parlementaire de son groupe. Toute la gauche doit avoir pour ambition de soutenir ce projet de justice sociale et mettre les députés de la majorité devant leurs responsabilités. C’est une question de justice mais aussi une question d’éthique et les députés de la majorité seront bien en peine d’expliquer pour quelle raison ils refusent une loi de progrès qui mettrait fin à des situations de précarité, de pauvreté, de dépendance qui ne peuvent plus être acceptées.
Cette allocation demeure, à taux plein, sous le seuil de pauvreté et ne saurait faire l’objet d’une politique de rentabilité où des économies seraient faites en oubliant la détresse sociale et économique qu’elle génère pour beaucoup de citoyens.
L’AAH étant de la compétence du département, dont les élections se dérouleront également en juin, préfigure la volonté politique des candidats à porter des ambitions sociales pour leurs territoires. Un gouvernement qui montrerait son hostilité à l’encontre d’une loi de bon sens, devra en assumer les conséquences jusque dans les urnes.
La crise Covid l’a démontré, ne pas être libre de prendre ses propres décisions, de respecter ses propres choix, à la seule condition que son conjoint l’accepte et en donne la permission est contraire à la conception républicaine des libertés auxquelles chaque citoyen peut prétendre.
Honte au gouvernement et merci à Marie Georges buffet et à son groupe !
D’avoir utilisée cette niche parlementaire pour défendre ces personnes handicapées !
La gauche a été unie et bien au delà avec des députés de droite !
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