Le 27 Juin 2012, nous avons proposé aux Conseillers de Madame la Ministre Aurélie Filippetti une profonde réforme du CSA vers une instance trans-médiatique. Sa gestation intègrerait 3 Sages issus de la société civile (une femme, un homme, un « médiateur »), sans lien d’intérêts avec le domaine des médias, au sein d’un conseil provisoire de 2 ans, sans possibilité pour tous les membres du Collège de se présenter dans la structure qui naitrait après. Nous avons fait parvenir une proposition de méthodologie quant au mode de désignation des 3 Sages « citoyens » pour que le processus soit mis en œuvre au plus vite. Nous émettions l’idée d’un tirage au sort final après sélection des candidatures et entretien. A cette date régnait un certain flou : il était envisagé de prolonger d’un an les mandats de Messieurs Arhab, Boyon et Méar pour anticiper les conséquences de la nouvelle Loi sur l’Audiovisuel, dont le vote allait certainement être décalé au premier semestre 2013.
Durant l’été, nous avons relancé sans succès le Ministère sur les suites qu’il donnait à nos propositions. Plus tard, nous avons rencontré les Conseillers de l’Elysée, de Matignon, les députés… avec comme feuilles de route « l’Appel pour une meilleure qualité de l’information » et la méthodologie de nomination au CSA. L’accueil a toujours été sympathique, mais le lancement d’une procédure ouverte de « candidatures » n’était pas à l’ordre du jour. Après concertation avec les membres du collectif, j’ai évoqué mon intention de me proposer en tant que « Sage » avec, dans mes missions, un rôle de consultation, de concertation et de mise en œuvre de propositions de la « société civile ». C’est ce que je faisais avec plaisir et détermination depuis la création du mouvement. « Les Indignés du PAF » est né d’une révolte suite à un grave bidonnage de reportages à l’antenne d’un poids lourd de l’audiovisuel en Europe. Après un an de travail sur la question, nous avons une certitude : les choses ne pourront pas changer sans une intervention volontariste extérieure au secteur. La conclusion des « Pieds dans le Paf », qui sont sur le terrain depuis plus de 20 ans est la même… La levée de boucliers actuelle des professionnels le confirme.
Il est désormais difficile d’envisager la consultation « nationale » que nous proposions en Juin : les mandats arrivent à échéance le 23 janvier prochain, les entretiens ont lieu en ce moment même à l’Elysée, à l’Assemblée nationale et au Sénat. J’ai décidé de défendre moi-même les couleurs de notre projet : il est légitime, nos propositions sont crédibles, comme le prouvent nos milliers de soutiens… La différence fondamentale réside dans notre manière d’agir : je n’ai personnellement aucun intérêt autre que citoyen dans la démarche et donc pas peur de prendre des risques. J’ai décidé de me battre, avec le soutien du collectif, pour que soit traitée au plus haut niveau la question de la qualité de l’information en France. Nous espérons y parvenir. Et nous créerons, adossé au CSA comme en Allemagne, un Comité Citoyen Consultatif représentant toutes les opinions et tendances du pays… financé, par exemple, par une baisse des salaires des « Sages ».