Élisabeth Borne
« On a le droit d’employer le mot victoire. » (21/03/2023)
Nicolas Sarkozy
« Le seul lobby qui existe, c’est le lobby anti-nucléaire, il est beaucoup plus puissant que le lobby nucléaire. » (16/03/2023)
Emmanuel Macron
« On a une majorité solide. » (13/03/2023, Le Parisien)
Olivier Véran
« Mettre le pays à l’arrêt, ce serait mettre en danger la santé de nos enfants, rater le train du futur. » (01/03/2023)
Hervé Marseille, président de l’UDI
« L’image que donne en particulier LFI est absolument effrayante. Transformer l’Assemblée nationale en camp de gitans... Ce n’est pas les Saintes-Marie-de-la-mer ! Il faut arrêter de donner ce spectacle et de dégrader cette République. » (08/02/2023, Radio J)
Franck Riester, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement
« Évidemment, si vous reportez l’âge légal, les femmes sont un peu pénalisées. » (23/01/2023, Public Sénat)
Olivier Dussopt, ministre du Travail
« Inciter les gens à manifester en leur mentant […] c’est de la manipulation. » (17/01/2023)
Emmanuel Macron
« Qui aurait pu prédire la crise climatique ? » (31/12/2022)
Emmanuel Macron
« J’ai reçu mandat de reculer l’âge légal [de départ à la retraite] à 65 ans. » (08/12/2022, Le Parisien)
Bernard Cazeneuve
« La France insoumise, en encourageant toutes les désinhibitions, fabrique des votes d’extrême droite en quantité industrielle. » (04/12/2022, Radio J)
Valérie Rabault, députée du groupe Socialistes et apparentés (membre de l’intergroupe NUPES)
« Je ne suis pas de la Nupes. » (29/11/2022, Le Parisien)
Emmanuel Macron
« Il ne faut pas politiser le sport. » (17/11/2022, BFMTV)
Jean-René Cazeneuve, député Renaissance (ex-LREM)
« C’était la NUPES qui était au pouvoir en 2012. » (11/10/2022)
Élisabeth Badinter
« Les trois groupes qui constituent l’intersectionnalité sont les gens de couleur, les néo-feministes et les islamistes. » (28/09/2022, France Inter)
Bruno Le Maire
« Vous ne me verrez plus avec une cravate mais avec un col roulé. Ça nous permettra de faire des économies d’énergie, de faire preuve de sobriété. » (27/09/2022, France Inter)
François Bayrou
Un jet-ski, « ça ne pollue pas du tout. Ça pollue comme une moto. » (30/08/2022, BFMTV)
Jordan Bardella
« Je pense que l’extrême gauche va transformer l’Assemblée nationale en ZAD. » (23/06/2022, France Inter)
Jordan Bardella
« Le parcours de Kylian Mbappé est un modèle d’assimilation pour la jeunesse issue de l’immigration. » (24/05/2022, franceinfo)
George W. Bush
« La décision d’un seul homme de lancer une invasion absolument injustifiée et brutale de l’Irak… Je veux dire de l’Ukraine. » (18/05/2022)
Julien Aubert
« Judas a vendu Jésus pour 30 deniers. Olivier Faure est prêt à vendre le PS pour 30 circonscriptions. » (03/05/2022, Twitter)
Une des limites de cette analyse est de conserver comme grille de lecture le clivage droite/gauche. Ce clivage existe, mais devrait rester limité à l’étude des alliances électorales dans un mode de scrutin où on finit par n’avoir que 2 choix.
L’espace politique a toujours été construit autour de 3 pôles, correspondant à 3 affects : le pôle du partage (ou répartition, ou tout autre mot qu’on pourra choisir autour de cette notion), le pôle libéral, et le pôle conservateur.
Aujourd’hui, il y a eu 2 éclaircissements qui se sont imposés :
alors qu’on vous a entendu jusqu’à très récemment clamer (je me souviens notamment d’avoir été choqué par un lancement de Pierre lors d’une Midinale) « pourquoi l’union ne se fait pas entre les partis de gauche alors que les programmes sont en grande partie très proches ? », un premier éclaircissement récent a été d’acter la fracture béante entre la gauche du partage et la gauche libérale (de la loi El-Khomri pour imager). C’est la victoire électorale écrasante de la gauche acceptant le partage sur celle ne l’acceptant que « si on peut » (donc quasi jamais) au 1er tour de la présidentielle qui a permis une union, la NUPes, qui pose le partage comme commun incontournable, et l’éloignement d’une partie des écolos libéraux et des socios libéraux vers Macron ou de nouveaux horizons. Je vous vois depuis peu acter cette fracture majeure qui empêchait cette union, vous plaçant sans ambiguïté au profit de la gauche du partage, et nous en sommes tous très heureux, nous ne pouvons pas nous passer de personnalités comme vous luttant depuis toujours pour les émancipations.
Depuis 2017, et de nouveau après les présidentielles, on a vu le regroupement autour de Macron des libéraux de gauche (Rebsamen et consorts encore récemment) et des libéraux de droite, pour former le pôle libéral. Les socios libéraux pourraient être amenés à former à un parti « Démocrate » à la Clinton/Obama, qui pourrait proposer une alternative partidaire dans le pôle libéral. Le pôle libéral ne peut donc plus uniquement être classé comme « à droite » de manière simpliste, une partie de la gauche s’y étant tout naturellement ralliée car étant profondément libérale.
reste le pôle Conservateur. La droite libérale et la droite conservatrice, tout début 2000, ont fusionné en un seul parti, l’UMP, au seul profit de la ligne libérale. La droite conservatrice n’a plus été représentée, et donc l’espace conservateur a été phagocyté par l’extrême-droite. Pas étonnant donc que Catherine trouve en FX Bellamy « l’homme le plus intéressant à droite », car il a ce positionnement original pour ces 30 dernières années (alors qu’il a parfois été la norme dans le passé, et qu’il pourrait le redevenir) d’une droite conservatrice mais pas d’extrême-droite (pour qui la seule grille de lecture appliquée à tous les domaines est l’immigration, la race et la religion). Cet éclaircissement n’est pas encore acté suffisamment.
Ce manque de prise en compte de la tri-polarité vous amène à être trop « fixés » sur le positionnement de Limites :
si vous pensez que le pôle conservateur ne peut être que d’extrême droite, effectivement, on ne peut que vous féliciter de votre vigilance anti-fasciste. Mais votre grille de lecture du simple clivage droite/gauche ne vous permet que cette réaction épidermique, et vous conduit d’ailleurs à poser la problématique « est-ce comme aller sur CNews ? » sans même pouvoir commencer à y répondre.
si vous pensez encore le positionnement politique comme « linéaire », avec une belle ligne horizontale partant de la gauche, passant par le centre, et finissant par la droite, effectivement, une interview dans « Limites » vous effrayera à juste titre : comme le dit Catherine, un « front Ruffin-Bellamy contre le scientisme de Macron » participerait forcément de la confusion politique (même si vous précisez le pré-requis que fait Ruffin entre le progrès humain et le progrès technique, ce qui le différencie du pôle conservateur). C’est aussi là que les outils de la représentation tripolaire sont plus pertinents et précis : les 3 pôles ne sont pas sur une ligne, mais les 3 tiers d’un cercle. Chaque « frontière » entre 2 pôles possèdent des attitudes communes (ici la méfiance devant le « tout technologie ») mais aussi des affects contradictoires qui empêcheront la confusion. Là, l’affect qui garantit l’effet « répulsif » entre les 2 pôles partage et conservateur est le social : la crainte conservatrice de la technologie est qu’elle pourrait rompre l’équilibre existant de domination sociale, quand l’inquiétude du pôle du partage serait que la technologie renforce cette domination sociale (car on se fout, nous, de savoir si la domination change de mains dans la bourgeoisie ou si une nouvelle bourgeoisie se met en place). Je vous provoque gentiment car je sais que vous avez une fibre sociale plus marquée que la moyenne, mais c’est peut-être le fait que le social ne soit pas votre affect principal qui vous laissait dans la crainte du confusionnisme ?
La représentation tripolaire et la primauté du social pour notre pôle vous aurait permis d’aller plus vite sur la question de la légitimité de Ruffin d’aller débattre chez Limites, et vous aurait permis, en voyant à quel point le social est le vaccin prioritaire contre le confusionnisme, d’aller plus loin sur le contenu du message à porter aux couches populaires pour que nous y redevenions ultra-majoritaires. Cela aurait aussi pu éviter à Catherine de se méprendre sur Ruffin, qui serait « à la recherche de quelque chose qui ne se résout pas à la question sociale » (13’30’’). Au contraire, Ruffin se cogne constamment au réel et à la question sociale, en faisant revenir tous les problèmes du lien (par pitié, arrêtez avec l’anglicisme « care » inutile) non pas à une notion « transcendantale », mais à des solutions basées sur la satisfaction des besoins sociaux, et à la contradictions entre les salaires et la philosophie libérale.
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