1 336. C’est le nombre de spectacles qui se joueront ce mois de juillet durant le festival OFF d’Avignon. À ce chiffre vertigineux s’ajoute les spectacles du IN, versant officiel de la manifestation, et tous les impromptus que les spectateurs ou badauds pourront croiser au détour d’une rue. Ce bon millier pourra en faire rêver certains. C’est méconnaître – ou oublier – la réalité à laquelle il s’adosse : à Avignon, les compagnies du OFF payent tout, de la location de salle au logement et à la communication. Ce qu’on nous promet comme "la plus grande fête du théâtre" est aussi, pour reprendre les termes de la critique Diane Scott, un vaste mouvement de déplacement de fonds publics (nombre de compagnies étant subventionnées) vers les propriétaires privés du Vaucluse.
Face à cette hégémonie avignonnaise et à ce système de marché, diverses structures proposent de-ci, de-là, leur festival. Façon de construire d’autres modèles, d’autres modes de fonctionnement plus respectueux autant envers les spectateurs que vers les artistes. Parmi ceux-ci figure Nous n’irons pas à Avignon, qui depuis sa création en 1999 défend ouvertement une alternative à l’endettement des compagnies ainsi que la possibilité d’un rendez-vous estival et convivial en banlieue parisienne.
Spectacles à toute heure
Porté par Gare au Théâtre, fabrique théâtrale pluridisciplinaire, Nous n’irons pas à Avignon offre quatre semaines durant une trentaine de spectacles. À toutes les heures de 15h à 22h, accessibles pour certains au jeune public, volontairement éclectiques, les spectacles jouent à chaque fois une semaine. Si les trois dernières sont placées sous la bannière d’une programmation plus ou moins thématique ("Leçons de vie" du 8 au 12 ; "Voyages, voyages" du 15 au 19 ; "dernière ligne droite" du 22 au 26/07), la première se dédie à une région de France. Une idée pertinente, qui permet aux spectateurs d’embrasser la pluralité de la création d’un même territoire, voire de découvrir des mêmes artistes dans différents projets...
En 2015, c’est la Bourgogne qui s’y cogne avec huit compagnies accueillies. Et de la performance Visite d’atelier d’artiste des Derniers hommes au Miracle dans la fosse de la compagnie SF (dans lequel le comédien Sébastien Foutoyet risque de déployer toute sa plasticité de jeu) jusqu’à la création jeune public Moi et ma bouche mise en scène par Jean-Philippe Naas – pour ne citer qu’eux – se concentre toute la richesse d’univers artistiques singuliers et aventureux.
Mais,
retrouver l’atmosphère d’Avignon-cigales-enceinte médiévale-ricard-démesure carnavalesquo-babylonienne-Barthelasse-murs décrépis sous les couches de patchwork d’affiches-émulation des parades à qui sera le plus maboul...
C’est les problèmes de thune qui créent ça aussi.
à Vitry,
Ben on peut pas comparer.
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